— Moi-même.
Je ne veux en rien stigmatiser les juristes, j'y ai encore quelques amis…
Pourtant, en dépit de conseils lucides sur la nécessité pour les juristes qui rédigent des brevets de posséder une large ''culture'' dans le domaine du dit brevet, certains manquent clairement de la connaissance nécessaire. J'ai lu tellement de ces brevets triviaux.
— Moi-même.
Je ne veux en rien stigmatiser les juristes, j'y ai encore quelques amis…
Pourtant, en dépit de conseils lucides sur la nécessité pour les juristes qui rédigent des brevets de posséder une large ''culture'' dans le domaine du dit brevet, certains manquent clairement de la connaissance nécessaire. J'ai lu tellement de ces brevets triviaux.
Prenons les brevets sur le multi-touch (Apple en a quelques-uns, mais d'autres aussi). C'est ce que je faisais, ainsi que beaucoup d'autres, dans mon labo il y a vingt ans avec des tablettes graphiques. La seule différence est que la tablette est maintenant collée sur la surface d'un écran à LED, qui n'existait pas à l'époque, nous devions donc utiliser un vidéo-projecteur pour projeter l'image sur la surface sensitive. Utiliser un écran LED sensitif (que certainement Apple ne prétend pas avoir inventé), était l'étape suivante évidente, et je suis certain que nos logiciels de l'époque continueraient alors de fonctionner aujourd'hui.
Beaucoup sont aujourd'hui conscient du problème de "qualité des brevets", dont je crois d'ailleurs que la pire incarnation est le "brevet logiciel". Chaque fois que je vois un de ces brevets, je me dis "Wouahou, j'espère pour eux qu'ils n'iront pas en justice. Ils ne réalisent pas que ce machin ne vaut pas plus que le support sur lequel il est écrit". Vraiment très peu dans le monde numérique.
De temps en temps, j'ai la chance de pouvoir discuter avec les juristes qui ont rédigés ces brevets, et d'essayer de comprendre pourquoi diable ils construisent de telles bombes à retardement. La réponse est toujours plus ou moins la même: "l'état de l'art, pas beaucoup de temps pour le faire. Mais quand j'en parlais avec l'ingénieur qui l'a fait, ça avait l'air révolutionnaire". Je suis prêt à le parier. Le nœud de l'affaire est que dans tous ces cas, l'ingénieur décrit sont travail, le juriste le met sur le papier, et ce n'est le travail de personne de vérifier si c'est vraiment innovant. Peut-être que le projet Peer to patent changera quelque chose, je ne sais pas.