Ségolène Royal est arrivée au 2nd Tour (cf. mon post précédent).
Au cours du dernier débat télévisuel qui l’a opposée à Nicolas Sarkozy, elle a été bien meilleure communicante (et donc candidate) que la plupart ne l’aurait pensé, moi y compris.
Les sondages la donnent cependant perdante au 2nd tour, qui aura lieu Dimanche. Il ne faut préjuger de rien avant que le résultat définitif soit connu, mais tel n’est pas le sujet du jour.
J’aimerais pointer 2 faiblesses de la campagne du PS (ou force de la campagne de Nicolas Sarkozy) et ce qui me semble être une faiblesse structurelle du PS dans sa stratégie d’orientation.
- 1. Faiblesse de campagne: défaut de marketing politique
Les équipes de Nicolas Sarkozy ont fait très soigneusement leur travail marketing, en segmentant la population électorale en petits groupes et en essayant d’avoir un mot gentil pour chacun d’eux. Je doute que ce travail ait été accompli avec autant de sérieux dans les rangs socialistes, ce qui démontrerait une approche plus contemporaine du métier politique par la droite aujourd’hui.
- 2. Faiblesse de campagne et faiblesse structurelle: Discours et emploi
La France compte environ:
- 4 millions de chômeurs
- 5 millions de fonctionnaires
- 18 millions de salariés
- 44 millions d’électeurs
Un discours axé essentiellement sur la situation des salariés a donc moins de chances de résonner aux oreilles d’un nombre d’électeurs suffisant pour atteindre la barre fatidique de la majorité. En particulier, dans un pays comme la France, où il n’est pas rare de rester au chômage pendant plusieurs années, protéger les salariés pour leur permettre de conserver leur emploi peut apparaître dans l’esprit d’un certain nombre de chômeurs comme un combat de nantis s’efforçant de préserver leurs privilèges plutôt que de partager le travail avec ceux qui en ont besoin, indépendamment de la réalité économique d’un tel discours.
- 3. Faiblesse structurelle: choix “démocratique”
Ségolène Royal a été élue par les militants du PS face à d’autres prétendants à la course. Si elle est battue, ce sera au moins la seconde fois que le choix des militants du PS diverge du choix des français, la première étant le référendum sur la “constitution” européenne (les militants socialistes avaient choisi par voie de vote interne de faire campagne pour le oui, la majorité des électeurs ayant voté pour le non).
Ceci amène la question: utiliser le choix d’une population (les militants d’un parti) par nature différente de l’ensemble de la population électorale n’est-elle pas la meilleure façon de sélectionner le choix perdant ?