Pourquoi le réseau mobile n'est-il pas déjà IPv6 ?


(initialement publié sur v3.tronche.com)

Update Update Août 2013

Plus d'un an après le billet, il reste d'actualité.

On peut ajouter qu'avec les opérateurs engagés dans une course à la 4G en France, ils vont probablement déployer IPv6 sur l'infra 4G en utilisant l'infra 4G / IMS (autrement dit le HSS plutôt que le HLR), et le retrofit dans la 3G se fera après ! Ou pas du tout, la stratégie la plus simple pour un opérateur étant de déployer IPv6 dans la 4G, et de laisser la 3G "vieillir".

Billet initial du 31 Mai 2012

Sur le mobile, ce n’est pas si simple. En gros, lors de l’établissement du “tuyau” data en 3G (le “PDP context”), il y a un dialogue entre le terminal et le coeur de réseau pour savoir si le protocole des données transportées doit être IPv4, IPv6 ou les deux. Or, la norme permettant de faire les deux en 3G (“3GPP r9″) n’a été finalisée, comme son nom l’indique, qu’en 2009, c’est à dire en pratique mi-2010. Il faut ensuite que les constructeurs (Cisco, NSN, ALU, Huawei et consorts) l’implémentent dans leurs équipements, ce qui prend 1 ou 2 ans, et que les opérateurs déploient les modifs correspondantes, ce qui prend encore 1 à 2 ans de plus (minimum).

Il faut voir que les normes IPv4/v6 sont des normes IETF. Les gens qui font le mobile (le 3GPP), ont tendance à prendre ces normes pour les retrofitter dans les normes mobile, ce qui explique dans un sens pourquoi le mobile est toujours en retard sur le fixe en matière d’IP.

En LTE, c’est censé être plus simple, car la norme est “IP native”, contrairement à 3G ou le transport de la voix et la signalisation sont dans des protocoles 3GPP non IP. Mais qui vivra verra...